"Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre". Pierre Vallet, 33 ans et chiraquien, pourrait faire sa devise cette vieille maxime. Depuis qu’il a décidé, après les élections municipales, de traquer les nouveaux talents politiques sur le web, il n’en finit pas de remettre l’ouvrage sur le métier.

Avec sa bande, une vingtaine de "candidats possibles" pour les législatives en Ile-de-France, il sera samedi à Toulouse: son association Génération Terrain, fait pompeusement partie du conseil des orientations de l’UEM. Pour quoi faire ? "Tout ce que vous voulez", a-t-il proposé aux aînés, qui n’ont pas entendu. Alors, il animera son propre stand - de quoi fournir au candidat Chirac "des photos de vrais jeunes" pour remplacer les "photos d’archives" de ses campagnes. Car ces jeunes-là, depuis qu’ils approchent les grands, cultivent l’humour pour leur tenir tête.

C’est Jérôme Monod qui, le premier, les a repérés. Pierre Vallet a été reçu à l’Elysée. Une rencontre comme un entretien d’embauche, brève, dans la manière de Jérôme Monod, qui n’aime pas perdre son temps. Le responsable des élections au RPR, Bernard Accoyer, député de la Haute-Savoie, a été chargé de recevoir la petite troupe le 31 janvier. Vallet a plaidé qu’il fallait mettre un terme à "l’humiliation des électeurs de droite à Paris, qui sont majoritaires et qui perdent". Il est candidat dans le 14ème arrondissement, mais n’a jamais été reçu par Nicole Catala, députée battue aux municipales.

Kamel Hamza, 33 ans, qui veut "faire basculer la banlieue", a expliqué comment il avait aidé le maire UDF de Drancy à gagner. "Et puis plus rien". "Pourtant, dit-il, dans les banlieues, ça ne sert à rien de mettre des "blancs tout pâles". Un Kamel ne votera pas pour Jean-Edouard!". Isabelle Deleu, une jeune infirmière pétillante, a affirmé qu’elle rêverait d’en découdre chez elle, à Bondy, avec Elisabeth Guigou...

Bernard Accoyer leur a expliqué que la parité était aussi néfaste que le communautarisme, qu’on ne pouvait pas être élu à partir de rien ou encore qu’il fallait comprendre qu’un député parvenu à un âge certain redoute de décrocher... Et puis, rien. Depuis, Pierre Vallet a entreprise de faire connaître ses "chahuteurs" aux "hussards" de Chirac. L’autre soir, il y avait là Hervé Gaymard et l’écrivain Denis Tillinac, qui leur a conseillé d'être plus ardents encore: "des jeunes en politique, c’est une espèce à protéger au même titre que les pâturages de ma Corrèze". leur a-t-il dit en guise de réconfort.