Je n’ai pas changé.


Sébastien Chenu, 28 ans, Conseiller national Démocratie Libérale, Maire adjoint de Beauvais, Vice-Président de la Fédération DL de l’Oise s’interroge: pourrait-il devenir un vieux crooner politique ?

 

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Mes trois propositions

 

L’enveloppe à en-tête du Sénat augurait un billet doux distancié, suave et mélancolique, témoignage d’un autre temps politique bercé de Grande Illusion version Eric Von Stroheim, peut-être d’une race des Seigneurs en voie d’extinction… En réalité, la missive était brève : "Triste Sire, allez vous faire enculer et n’en faites pas un fonds de commerce. Je vous méprise trop pour employer une formule de politesse.". En résumé, une expression virile et hideusement grossière d’une homophobie imbécile et rétrograde. De la part d’un sénateur de gauche, voilà qui n’était pas très distingué. Sébastien se dit qu’il allait encadrer cette lettre immonde et décrocha son téléphone. Libération s’empara du sujet. Deux jours plus tard, le téléphone portable de Sébastien ne cessait plus de sonner, télés, radios et journaux relatant ce pauvre fait divers. En deux semaines, le vieil édile battait retraite, exclu de son Parti Radical de Gauche, encore tout confus et ébouriffé par la claque.

Mais tout cela est déjà de l’histoire ancienne. Depuis, Sébastien s’est battu pour le PACS, a noué de solides liens d’amitié avec Roselyne Bachelot, et s’est engagé au sein d’une dizaine d’associations de lutte contre le SIDA, pour les Droits de l’Homme ou la libération du Tibet… Bref, il n’a jamais cessé d’être lui-même, militant de toutes ces causes qui lui tiennent à cœur, et auxquelles il consacre l’essentiel de son temps libre.

Aujourd’hui, Sébastien rayonne. Il est élu de Beauvais, prophète en son pays natal, où dès son plus jeune âge, en compagnie de sa bande de l’Union des Jeunes de l’Oise - 200 chenapans de 14 à 20 ans qui s’étaient piqués de sorties ciné-club, de soirées en boîte et d’interventions cocasses en réunions municipales à Beauvais où la paranoïa ambiante rendait toute intervention humoristique terriblement subversive. "C’est malheureux, mais quand des jeunes s’intéressent à la politique et débarquent dans une assemblée pour demander pourquoi l’opposition municipale n’a pas sa place dans le journal de la Mairie - une question qui fâche, j’en conviens - le premier réflexe du cacique local, est de spéculer sur l’origine de cette contestation, de chercher à savoir qui tire les ficelles. Mais là, pas de chance, nous faisions surtout cela pour nous amuser, parce que nous étions de droite et que nous souhaitions agir contre la mairie de gauche avec les armes dont nous disposions : un esprit un rien potache et le recul, l’indifférence, de ceux qui n’ont rien à perdre dans le combat. C’est vrai, ce pauvre Maire d’alors a dû à plusieurs reprises tomber de son fauteuil en découvrant nos pitreries et satires, mais il méritait bien cela, il se prenait tellement au sérieux."

Depuis, Sébastien Chenu, a parcouru bien du chemin, accumulant les expériences. Une fois déclinée l’invitation paternelle à la succession familiale - tu seras commerçant mon fils et tu reprendras le mobilier central, le grand magasin de meuble familial situé au cœur de Beauvais comme il se doit - et achevé son droit, départ pour Strasbourg et Bruxelles auprès de Anne-Christine Poisson, Député Européen RPR membre des commissions culture-et-agriculture, une association dont on se demandera si elle était volontaire. Une année dans les coulisses du Parlement et de la technostructure européenne, observateur attentif de l’aura de ces ténors politiques européens méconnus ou inattendus, Nicole Fontaine, Daniel Cohn-Bendit ou Michel Rocard avec lequel, dans un silence lourd et embarrassé, il restera coincé dans un ascenseur en compagnie de… Jean-Marie Le Pen.

Mais Sébastien né à Beauvais (comme son père, son grand-père, "je n’aurais pas pu naître ailleurs" confesse-t-il) cherche à se rapprocher de l’Oise, de ses proches, de ses racines. Il épluche la Gazette des Communes et trouve enfin son bonheur : directeur de cabinet du Maire d’Eaubonne, un septuagénaire autocrate désireux de mourir sur cette scène là (*), puis en 1999 du Maire de L’Isle-Adam, Axel Poniatowski, dont il devient rapidement l’homme de confiance qui fait tourner la machine. Enfin, ce sera à son tour d’être élu, Maire-adjoint de Beauvais comme il se doit où il est en charge de la Démocratie Locale, de la Jeunesse et de la Redynamisation de la Ville. Un joli programme qu’il compte mettre en musique en développant notamment l’accès à internet pour tous et particulièrement pour les plus jeunes.

Des missions à plein temps qui ne l’empêcheront pas de s’investir dans la campagne d’Alain Madelin, "le seul candidat en mesure de porter les réformes libérales que je crois nécessaire en France", candidat à la Présidentielle dont il co-préside le Comité de Soutien dans l’Oise.

Pourquoi pas. En attendant, Sébastien a du travail. Il a décidé de ne plus boire un verre d’alcool pour ne pas finir comme un de ces vieux chanteurs de variétés politiques qu’il affectionne pourtant. "Ils sont parfois très attachant. J’adore par exemple Jean et Xavière Tibéri. Ils sont tellement kitsch, de véritables icônes gay…" Tiens, nous en parlerons à Pierre & Gilles…

(*) Raté ! A 81 ans, il est battu dans une triangulaire en mars 2001… La gauche l’emporte avec un peu plus de 40% des voix.

 

 

Portrait écrit pour Génération Terrain par
Camille Vincent

Ses trois propositions

Son CV (format pdf)

Chasseurs de nouveaux talents politiques

Le téléphone portable ne cessait plus de sonner

"nous faisions tout cela pour nous amuser"

"élu Maire-adjoint de Beauvais"

 

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- le portrait de Sébastien Chenu

- ses trois propositions

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