Murielle Leglise Présente

Muriel Léglise, 35 ans. Bachelière, chef d’entreprise, ex-conseillère municipale. A quitté ses fonctions d’élue car elle ne résidait plus dans sa commune. Un exemple à suivre.
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Mes trois propositions

 

Des défauts? Oui. Elle est "trop directe et oublie parfois d’arrondir les angles". Pourtant, au sortir de l’interview, on aurait plutôt envie de s’arracher les cheveux tant elle respire le professionnalisme. Rien qui n’apparaisse formaté, calibré. Une femme aux atours et paroles contrôlés. Serait-elle allée à bonne école ? Pas nécessairement. En 1982, bac de gestion en poche, Muriel quitte le lycée et les études pour entrer directement dans le monde de l’entreprise.

Alors, serait-ce une ritournelle, elle commence par un passage à l’Assemblée Nationale, assistante parlementaire. Comment atterrit-elle là? Nous sommes en 1983 et Charles de Chambrun, qui n'a pas encore connu son virage vers les extrêmes, recherche une collaboratrice. Maman est secrétaire de circonscription RPR, Muriel a fait ses premières armes de militantes lors de la campagne de 1981 en collant sur les affiches de Mitterrand… Elle va donc passer six mois dans les rouages à faire du secrétariat aux côtés de ce compagnon du Général qui lui parle longuement du Grand Homme. Un gaulliste "historique" comme disent les gaullistes d’aujourd’hui. L’expérience sera profitable, mais cette voie là ne l’intéresse pas ou du moins pas encore.

Détour par une agence d’événementiel. Muriel y entre comme hôtesse, apporte des idées, est entendue par ses responsables et finit par encadrer toute l’équipe. Deux ans s'écoulent. 1986 : arrivée chez Dynaconsult, une autre entreprise d’événementiel. Muriel devient chargée de communication. Elle organise séminaires et congrès pour tout ce que le monde compte de grands groupes agro-alimentaires. Des barnums, des roadshows à l’américaine, où tout est réglé d’avance, représentations théâtrales uniques au cours desquelles chaque réplique doit faire mouche. Elle, la self-made woman, y rencontre ses premiers Puissants, s’amusant de l'immense déférence réservée à ces grands patrons grisonnants, s'immunisant contre cette aura étrange qui les entoure. Elle a 21 ans. Elle est tout juste mariée.

Sa mère, elle, est licenciée. La multinationale où elle avait gravi tous les échelons, depuis son poste d’ouvrière jusqu'à la direction de la comptabilité, se sépare d’elle. Alors, la petite famille crèe Synchro, une entreprise spécialisée dans le support magnétique d’enregistrement et la duplication. Un univers très show bizz. Le tout-Paris des spectacles y défile pour y faire ses courses. Des amitiés naissent…

Puis les parents passent la main. Ils partent en Afrique monter une autre entreprise. Riches années 80. Surprise des banquiers et clients qui, face à Muriel, demandent à voir le patron ou un responsable. Il faut assurer la relève. Muriel se blinde, apprend à faire face, renégocie les crédits, menace de changer de banque, recherche de nouveaux financements. Synchro se développe, embauche, parcours classique et pourtant toujours extraordinaire d’une PME qui tourne et monte jusqu’à une dizaine de millions de francs de chiffre d’affaires.

Des responsabilités qui pèsent et pourraient vous conditionner. Pourtant Muriel garde cette spontanéité embarrassante, ce rire franc et ce contact facile des gens dont on se sent proche. Une qualité que Jean de Boishue remarque. Il sont tous deux de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. Muriel s’embarque avec lui dans l’aventure des municipales de 95. Ils l’emportent, elle est élue conseillère municipale, "l’événement le plus important de ma vie" commente-t-elle d'une manière surprenante.

Elle entre en politique comme d’autres entrent en religion. Muriel est présente dans les commissions commerce, artisanat, sport, culture, communication ; présente sur le développement économique local; présente sur l’action sociale et la lutte contre l’exclusion ; présente aux conseils d’administrations des établissements scolaires du second degré ; présente dans la commission d’appels d’offres comme au syndicat intercommunal. Elle y consacre ses soirées, bénévolement, travaille ses dossiers après sa journée de travail, après Synchro qui continue à grandir et compte désormais 6 salariés, s’efforçant de rester à l’écoute de ses administrés comme on le serait d'un ami, d'être présente…

Mais c'est bientôt l’absence qu’elle devra gérer. Synchro se développe aux Antilles. Il faut ouvrir une succursale, accompagner cette ouverture, contrôler le bon déroulement commercial, 18 mois de boulot avec ce bleu à l’horizon. Contre l’avis de son entourage, Muriel démissionne de ses fonctions d’élue, estimant qu’elle ne peut mener à bien ses missions. Une plaisanterie au regard des pratiques de politiques affichant de hautes ambitions morales pour les autres mais qui concrètement s’accommodent volontiers d’un respect pour leurs électeurs à géométrie variable… "Je n’avais pourtant pas de raison de rester. Une charge n’est pas acquise. S’il on n’est pas sur place, quelle est votre légitimité?" s'étonne Muriel. Elle quitte donc ses fonctions. Et l’on se prend à rire, en songeant à l’hécatombe que provoquerait une telle rigueur citoyenne parmi ces ombres qui nous gouvernent, se gargarisent de proximité, d’onction du suffrage universel, et qui, l’élection venue, condescendent une visite hebdomadaire à leurs électeurs comme s’il s’agissait de s’offrir une ablution régénératrice, un lavement entre deux réunions et un lustrage de Safrane.

1999 : retour en métropole, retour à la politique. Muriel emménage dans le 17ème sud, renoue des contacts avec Bernard Pons et ses militants. Les municipales approchent et elle réendosse son costume de militante : K-way, vieux jean et gros pull pour les collages de nuit. Françoise de Panafieu sera élue. Muriel la représentera dans une maternelle et une école primaire du 17e, un renouvellement de l’équipe des bénévoles obtenu de haute lutte, mais un heureux présage puisque, note-t-elle, "les gens de terrain sont bien souvent réélus"

Et Synchro dans tout ça ? Il faut tourner la page, changer le paysage, littoral inconnu… Et si les politiques ou les électeurs la rejetaient ? " Il me semble que la Génération Terrain ne peut être que reconnue. C'est une attente très forte des électeurs et je suis… confiante. " dit-elle. Nous partageons ce constat. Reste à voir si les états-majors sauront donner raison aux électeurs.

Portrait écrit pour Génération Terrain par
Camille Vincent

Ses trois propositions

Son CV (format pdf)

Chasseurs de nouveaux talents politiques

Des défauts ? Oui

Le tout-Paris y défile pour faire ses courses

Elle entre en politique comme d'autres entrent en religion

"Les gens de terrain sont bien souvent réélus"

 

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