Brigitte Kuster Parité bien ordonnée...

Brigitte Kuster, 42 ans, élue du 17e, Vice-Présidente du groupe RPR au Conseil de Paris, Secrétaire nationale aux transports et membre de la Commission exécutive du RPR. Médite sur l’insoutenable relativité de l’être.

 

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Mes trois propositions

 

Ils ont descendu ensemble l’escalier de la permanence. Gérard Kuster a annoncé la bonne nouvelle à tous les militants rassemblés: Brigitte était enceinte. Ovation spontanée et Brigitte émue qui essuie une larme. Un toast à "l’enfant-avenir", quelques poignées de main, puis ils sont rentrés chez eux. Le calme revenu, Brigitte et Gérard ont repris leurs esprits. Gérard venait de perdre sa place de député de Montbéliard, acquise de haute-lutte deux ans auparavant, en 1986, aux "portières de Peugeot" - nous sommes tout près de Sochaux, le scrutin se joue à l’entrée de l’usine, à l’ancienne, harangue et "tractage" face à face avec Lutte Ouvrière… Mais cette fois, le Front National, éternel allié de la Gauche, a appelé à voter contre lui. Gérard a chuté, à 300 voix. Et Brigitte, son épouse et assistante parlementaire, vient de ce fait également de perdre son emploi.

C’est ainsi que Gérard Kuster, Délégué National à la Jeunesse RPR sous Jérôme Monod et très jeune ex-député de Montbéliard, décida qu’il mettait fin à sa carrière politique. Pas question de jouer sa vie à pile ou face tous les 5 ans sur cette circonscription difficile où il était né…

Treize ans plus tard, la vie politique est toujours faite de succès et de revers, mais c’est Brigitte qui aujourd’hui relève le gant – une version très familiale de la parité homme-femme. Sur son bureau à la Mairie de Paris, une photo: deux femmes, de dos, s’en vont dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. Françoise de Panafieu, panache blanc reconnaissable entre tous et Brigitte Kuster, tailleur rose pimpant. En dessous une dédicace: "A Brigitte, qui est bien la meilleure pour faire face", témoignage de ce jour où Françoise se retirait de la course à la Mairie de Paris. "Elle estimait que la comédie avait assez duré et qu’elle ne se prêterait pas à la mascarade du grand jury commente Brigitte. Quant à ce tailleur, c’était une provocation. Mon père venait de décéder et à ce moment il fallait mettre de la couleur. Foutue campagne..." Une campagne qui la mènera au Conseil de Paris et à la vice-présidence du groupe RPR de ce Conseil. Mais est-ce vraiment important?

En 1988, députés et assistants parlementaires sur le carreau ne reçoivent aucune indemnité. Gérard se recase dans le privé, Brigitte retourne au service communication du Ministère de l’Environnement. Peu après le bac, elle y a fait ses première armes avec Michel d’Ornano - à l’époque, on parlait de Cadre de vie. Elle y reste un an puis, reconnue pour ses qualités professionnelles, elle est recrutée par une agence de communication. L’expérience de "consultante senior en communication institutionnelle" sera de courte durée. La guerre du Golfe signe la fin de l’âge d’or des boîtes de com’. Tous les commerciaux sont mobilisés et ceux qui ne le sont pas encore sont priés de le devenir. De nouvelles missions qui cadrent mal avec le tempérament de Brigitte, rebutée à l’idée de mêler carnet d’adresses et intérêt marchand.

Brigitte démissionne et s’autorise une parenthèse de douceur familiale, se consacrant à ses enfants. Mais la roue politique tourne rapidement… En 1993, Michel Barnier constitue son équipe au Ministère de l’Environnement et fait appel à elle pour diriger son service de presse… Jusqu’à son départ pour les Affaires Européennes. Brigitte ne s’y sent pas légitime et Michel Barnier, soucieux du sort de ses collaborateurs, lui présente Françoise de Panafieu, fraîchement nommée au Ministère du Tourisme. Le courant passe immédiatement, elle embauche Brigitte. Dans l’ombre de Françoise – à l’en croire, ce serait plutôt sous le soleil – Brigitte vivra à nouveau au cœur de l’actualité politique nationale (et bientôt parisienne) avec la "répudiation des Jupettes", le 7 novembre 1995 qui marquera la fin d’une certaine manière de traiter les femmes en politique.

Alors débute le feuilleton des Municipales à Paris. Les sondages sont favorables à Françoise de Panafieu, "il y avait comme une évidence" insiste Brigitte qui travaille la presse, orchestre la campagne sur le terrain, fait en sorte que la personnalité de Françoise soit connue, reconnue, essuie les brimades des différentes factions parisiennes… On connaît la suite. Françoise de Panafieu se repliera sur son 17e arrondissement, attendant que déraison et désunion accomplissent leur œuvre.

Entre temps, Michèle Alliot-Marie remarque Brigitte Kuster. En octobre 2000, elle la nomme directrice adjointe de la communication du RPR, une mission qu’elle quittera un an plus tard pour se consacrer à son rôle d’élue dans le XVIIème et à ses toutes nouvelles fonctions de Secrétaire nationale aux Transports au sein de la Commission exécutive du RPR.

Une progression linéaire que Brigitte conte d’une voix paisible de lectrice. Tout cela n’aurait-il aucune importance? Non. Le 25 août dernier, ceinte de son écharpe d’élue parisienne, elle a "fleuri les plaques commémoratives" de la Libération de Paris. Elle a pensé à son père. S’il l’avait vue, au milieu des siens, ces Anciens Combattants, représenter la Ville. Oui, s’il l’avait vue… Ca c’était important.

 

 

Portrait écrit pour Génération Terrain par
Camille Vincent

Ses trois propositions

Son CV (format pdf)

Chasseurs de nouveaux talents politiques

Pas question de jouer sa vie à pile ou face

"la meilleure pour faire face"

"il y avait comme une évidence"

S'il l'avait vue...

 

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