Assistance publique

Isabelle Deleu, 39 ans. Mère de famille, ex-infirmière sans frontières, chef de cab. parlementaire, connaît le remède pour guérir la droite de ses maux.
Mon CV (format pdf)
Mes trois propositions

 

"Il ne m’a jamais beaucoup impressionné. Du moins c’était sa simplicité, son accessibilité qui était impressionnante." Nous sommes en 1988. Jacques Foccart, le Monsieur Afrique du Général, récupère des suites d’un triple pontage coronarien made in Christian Cabrol. Et tous les soirs à 20 heures précises, Jacques Chirac est là, discute de tout, de rien... Isabelle Deleu est également là. Infirmière de nuit à la Pitié-Salpétrière elle a découvert ce mystérieux patient sur sa liste, est allée le voir et lui a dit : "Je suis RPR. Vous êtes le Jacques Foccart que je connais ? " "Oui, oui..." Qui a dit que tout est politique ?

Isabelle était alors infirmière. Un rêve de jeune fille qu’il lui tardait d’accomplir tant les études dans ce milieu de "filles" rêvant toutes de blouses blanches dressées par des profs revenus de leurs rêves, lui paraissaient ennuyeuses… Un univers étroit pour elle qui était plutôt du style à n’avoir que des copains…

Et puis elle voulait partir loin, sous d’autres horizons que ceux de Corbeil-en-Essonne et de ces communistes locaux, les vrais, à l’ancienne, ceux "qui vous poussent vers la droite à force de tracts haineux devant le lycée" et qui brisent régulièrement les vitrines du commerce familial symbole honni d’un capitalisme bourgeois bien déplacé place Roger Salengro, surtout quand le proprio n’adhère pas au Parti, partir donc pour aider les plus démunis de la planète, les oubliés de la mondialisation heureuse, les crève-la-faim…

Elle voulait partir loin, elle est partie… Et vite revenue. Hélas, au Burkina, un diplôme d’infirmière et de parasitologie n’est plus qu’un bout de papier au fond de sa poche… Fini les univers blanc et aseptisés. Bienvenue au pays des enfants qui vont mal. Le choc est rude et Isabelle, fraîchement sortie de l’école, ne tiendra pas. Comment soigner quand rien n’est propre, quand on n’a que ses mains et des médicaments périmés ? Aucune école de la République ne pourra jamais vous préparer à l’école de cette vie-là. Isabelle donne ses rations, s’épuise dans le malheur des autres, fond à vue d’œil, en larmes également et doit être rapatriée sanitaire au bout de 3 mois. Ephémère infirmière sans frontières, Isabelle devra changer de vie, pas forcément de rêve… Les démunis n’habitent pas tous à l’autre de la planète.

D’abord, elle continuera à beaucoup voyager… "En Ile-de-France" s’amuse-t-elle. Direction l’American Hospital of Paris. Mais un nouveau virus est là: la politique. Il ne la lâchera plus… Adhésion au RPR en 1982, manif pour l’école libre en 1984, militantisme dans les Hauts-de-Seine, Montrouge, Malakoff, Bagneux. Campagne de 1986 ("Vivement Demain" avec Ouistiti-Sexe)… Ambiance de fête. Les jeunes sont nombreux, les réunions fréquentes, les dîners conviviaux. Aucune prétention électorale "et même pas l’idée d’être quelque chose un jour. Je me battais pour mes idées."

Puis ce sont les Universités d’été du RPR à Arles en 1987. Une semaine de fête. Renaud Muselier distribue chaque jour un petit journal destiné aux participants. Deux lignes "Recherchons des gens intéressés pour faire des études." Isabelle répond et se retrouve au QG de campagne chiraquien en train de rédiger le livre noir du PS, relevant toutes les bévues et maladresses, rédigeant les chroniques de la haine ordinaire Rocardo-mitterrandienne… Isabelle travaille le jour pour le RPR et la nuit en tant qu’infirmière dans un service dur, l’hémato-enfant, où les jeunes patients ont le défaut de rejoindre fréquemment le camp des anges…

Le temps passe. Isabelle s’investit chaque jour un peu plus dans la communication politique, travaille un an au service d’information du Premier Ministre, puis auprès de Nicolas Sarkozy, devient chef de cabinet et "dir. Com" du Maire de Sucy-en-Brie, reprend ses études, obtient une maîtrise au Celsa. Puis, c’est la "catastrophe nucléaire", la disparition de sa Mère. "Moi qui était infirmière, je ne l’ai pas vu partir… " Fin de carrière. Le virage politique est pris. Isabelle entre au Sénat. Début d’une longue collaboration avec Philippe Marini… Ce Sénat où je l’interviewe, 9 riches années de complicité professionnelle plus tard. Une institution qu’elle connaît désormais comme sa poche, où elle ne peut faire 100 mètres sans être saluée et remerciée par tel ou telle pour son efficace intervention, les services rendus, etc.

Est-ce cette vieille maison, si respectable et consensuelle, cet univers feutré qui l’a poussée à nous adresser son CV ou la volonté de se voir soutenue, elle qui ne souhaite rien tant que de livrer un beau combat politique lors des prochaines législatives ? Je ne lui ai pas demandé. "Ce nécessaire renouvellement, qui remédierait à tant de nos maux, même les sénateurs semblent désormais le défendre même si du discours aux actes…"

Je sors du Sénat. Un vénérable Grand-Père discute dans les couloirs. Un ascenseur semble en panne. Il patiente tranquillement. A 27 ans, il était élu. Un plus ancien l’avait aidé, initié au métier, accompagné dans ses premiers pas politique. Certaines générations n’ont plus cette décence. Renverra-t-il l’ascenseur à quelqu’un ?

 

Portrait écrit pour Génération Terrain par
Camille Vincent

Ses trois propositions

Son CV (format pdf)

Chasseurs de nouveaux talents politiques

Qui a dit que tout est politique ?

Elle voulait partir loin

Le livre noir du PS

Au Sénat...

 

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- le portrait d'Isabelle Deleu

- ses trois propositions

- son cv

 

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